Association Biodiva’R

OGM - Face à une légalisation très probable, appel à un moratoire

samedi 10 mars 2007 par Biodiva

Même si les OGM demeurent sur des petites surfaces en France, leur progression est sensible en passant d’environ 5 000 ha, en 2006, à 30 000 ha de maïs transgénique en 2007.(JPEG) Cette évolution n’est pas incontournable, contrairement à ce que certains auraient tendance à laisser croire. En effet, les OGM ne sont officiellement cultivés que dans 22 pays, et des moratoires nationaux partiels ou complets sont en vigueur ailleurs (Pologne, Autriche...). La France a donc la possibilité d’adopter un moratoire sur les cultures transgéniques et de se déclarer « zone sans OGM », à l’image de la décision votée à l’unanimité dans le département des Hautes-Alpes, en juillet 2006. Néanmoins, il semble que le ministère de l’agriculture en est décidé autrement, un décret autorisant la culture d’OGM en plein champ serait sur le point d’être publié.

Une telle publication ne ferait pas qu’officialiser la position du gouvernement, elle constituerait une incitation supplémentaire pour certains d’agriculteurs de passer aux diverses variétés de maïs transgéniques MON 810, autorisées en France. Or, ce maïs n’a pas été évalué sur ses effets cumulés à long terme sur la santé et l’environnement, contrairement à la législation européenne. De plus, comme l’a démontré cet été une expérimentation en plein champ, à proximité d’une culture d’OGM, la contamination des variétés de maïs non-transgénique est certaine (1). Il en va également de même pour le pollen de maïs récolté par les abeilles. En outre, avec les années, la situation devient intolérable pour les agriculteurs conventionnels. En Espagne, dans une région où du maïs transgénique est cultivé depuis 1998, les taux de contamination des cultures traditionnelles atteignent des records (jusqu’à 34 %)...

Laisser les OGM se développer, c’est condamner à moyen terme l’agriculture biologique et, à plus ou moins long terme, son homologue conventionnelle. Aujourd’hui, la question n’est donc pas de savoir si l’on souhaite autoriser ou non les OGM, mais plutôt de définir le type d’agriculture que l’on désire pour l’avenir. Souhaite-t-on laisser le contrôle de la ressource alimentaire, via la semence, à une poignée de multinationales qui serait ainsi en mesure de dicter sa volonté aux agriculteurs et aux Etats, ou, au contraire, préfére-t-on conserver une agriculture relativement diversifiée, indépendante et détentrice d’un savoir (pratiques agricoles, semences anciennes) qui pourrait s’avérer très utile face à un durcissement des conditions climatiques.

Face à ces enjeux, l’appel à la signature d’un moratoire sur les OGM, lancé par plusieurs association fin février, relève de l’assistance à agriculture en danger ! Alex Belvoit

1- Menée sous contrôle d’huissier, une expérimentation s’est déroulée dans le Lot-et-Garonne cet été, sur 3 parcelles de maïs non OGM, semées à 15, 95 et 305m d’un champ de maïs transgénique. L’analyse d’une centaine d’épis prélevés sur chacune des parcelles de maïs conventionnel, ainsi que des échantillons de pollen provenant de plusieurs ruches "références", a mis en avant la présence certifiée d’OGM, quelque soit la distance. Source Univers Nature


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